Vous connaissez le volontourisme ? Le tourisme solidaire peut avoir de nombreux impacts sur notre lieu d’accueil et sa population. Je vous explique comment bien le faire afin de laisser un impact positif.
Qu’est-ce que le volontourisme
Tourisme solidaire, humanitaire, équitable… tous des types de tourisme remplis de bonnes intentions certes, mais qui peuvent aussi laisser quelques « traces » sur la population locale par endroit si mal gérés.
Maintenant, on parle plutôt de volontourisme ! Celui-ci se concentre sur la relation entre le touriste/visiteur et la population locale. Basé sur le concept de solidarité, où les voyageurs contribuent à améliorer les conditions de vie des communautés d’accueil.
Je vous invite également à lire mon article sur les voyages et défis caritatifs comme belle raison de voyager.
Les effets positifs du volontourisme
Plusieurs effets positifs peuvent découler du tourisme solidaire, par exemple :
- Le volontourisme permet de répondre aux besoins des gens qui souhaitent vivre l’expérience de faire du bénévolat afin de voyager plus longtemps et de se sentir utile (familles, jeunes adultes, « baby-boomers ») ;
- Il permet d’améliorer la compréhension interculturelle ;
- Le tourisme solidaire augmente la productivité des projets locaux si ces derniers sont bien gérés ;
- Il apporte une expérience humaine ainsi qu’un échange significatif (souvent davantage pour le voyageur) ;
- Le volontourisme propose également des alternatives économiquement viables pour la gestion des ressources et encourage les gouvernements locaux à investir davantage dans ce genre de projet. À noter que les associations cherchent maintenant davantage des gens ayant une expertise en agriculture ou en gestion de micro-entreprise.
Les revers du volontourisme : lorsque le tourisme solidaire devient néfaste
Le tourisme solidaire existe depuis longtemps, mais depuis environ 5-7 ans, de nombreux changements se font ressentir. Dans certains pays comme le Cambodge par exemple, travailler comme bénévole dans les orphelinats et enseigner l’anglais est devenu tellement populaire, que l’on bâtît même de « faux » orphelinats occupés par des enfants qui ne sont pas nécessairement orphelins (sans enlever au fait que ces enfants soient quand même dans le besoin à plusieurs autres niveaux) afin de répondre à la demande de l’industrie touristique et du volontourisme.
Voici quelques effets négatifs du volontourisme, si mal géré :
- À court terme, le bénévolat fait de la pauvreté un spectacle et expose les communautés d’outre-mer, en particulier les enfants, à l’exploitation et l’abus. On utilise la « mauvaise situation » des autres au bénéfice du besoin de volontourisme du voyageur ;
- Malheureusement, le risque de perte d’emploi pour les travailleurs locaux est présent, comme des bénévoles (qui déboursent un certain montant aux agences et associations) se proposent de faire le travail, qui autrement aurait reçu un salaire ;
- Le volontourisme est en fin de compte davantage à propos de la réalisation des bénévoles eux-mêmes, et pas nécessairement ce qu’ils apportent aux communautés qu’ils visitent ;
- Les jeunes bénévoles sont souvent non-qualifiés et resteront sur de courtes périodes, prenant du temps aux gens sur place à les former ;
- Les enfants peuvent éprouver des dommages psychologiques lors de visites répétées à court terme par des bénévoles participant à des projets de tourisme solidaire. Ces derniers revivent l’abandon sans arrêt !
Comment bien choisir sa mission de volontourisme
Aujourd’hui, c’est encore plus facile de s’y perde comme la plupart des compagnies ont intérêt à orienter leurs efforts marketing en ce sens. Si vous voulez faire du volontourisme, il faut donc poser les bonnes questions à votre agence de voyage et aux associations, à savoir comment est redistribuer l’argent, comment choisissent-ils les projets qu’ils encouragent, quel genre de matériel est apporté à destination, etc..
En fait, la clef pour un tourisme solidaire réussi est d’agir autant de façon responsable, en choisissant de travailler avec des projets qui impliquent le plus possible les communautés locales dès le début de la prise de décision afin de vraiment répondre à leurs besoins et que ça se poursuivent lorsque vous aurez quitté comme bénévole.
Destinations pour faire du tourisme solidaire et exemples de projets concrets
Voici de belles destinations offrant davantage de possibilités de volontourisme et quelques exemples de projets concrets de tourisme solidaire :
- Via les coopératives de femmes travaillant l’huile d’argan au Maroc ;
- Les librairies nomades en Mongolie ;
- Travailler en collaboration avec les sœurs ursulines au Pérou et en Bolivie ;
- Plusieurs projets de tourisme solidaire en Afrique de l’ouest : Ghana, Togo, Cameroun, pour ne nommer que ces pays ;
- Travailler en collaboration avec les associations membres du Child Protection Code pour enrayer la prostitution infantile en Thaïlande ;
- Travailler avec des associations comme Friend’s afin d’enseigner un métier en restauration ou en hôtellerie aux enfants de la rue au Laos et Cambodge.
Voici quelques références pertinentes afin de trouver la bonne association avec qui travailler dans le cadre d’un projet de volontourisme :
http://www.projects-abroad.ca/
Le volontourisme est une belle manière de voyager et de vivre une expérience humaine fort enrichissante s’il est bien fait et bien géré. Est-ce que certains d’entre-vous avez déjà participé à un projet de tourisme solidaire? Si oui, je serais curieuse que vous m’en parliez dans les commentaires.
Publié sur l’application de TC Nouvelles / Par TC Média – Le samedi 15 octobre 2016







Jacques Bourget
Bonsoir , Je viens de regarder le film » Colonia » qui traite du régime de Pinochet au Chili et du sort réservé aux partisans de Salvatore Allende . L’idée de participer à des interventions internationales qui trotte dans ma tête depuis quelques années refait soudain surface . Voilà que je tombe sur votre courriel qui traite des interventions positives et négatives du » Volontourisme » . Comment me retrouver dans tout ça ??? Jacques
Envoyé de mon iPad
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espritdaventure
Malgré toutes nos bonnes intentions, c’est effectivement quelque peu difficile de s’y retrouver. Il fait bien choisir l’association avec qui on souhaite collaborer. Et surtout pour des projets impliquant des enfants orphelins qui ont deja vécu l’abandon, il faut davantage être conscient des conséquences peut-être un peu néfastes que l’on peut laisser en tant que bénévole à court terme, en recréant un certain abandon. Pour des projets à court terme, je conseille de s’impliquer davantage dans des projets de protection de l’environnement ou de la faune. Bonne suite!
Fandelangues44
Est-ce qu’un voyage linguistique pour se cultiver, mais aussi pour apprendre les coutumes d’un pays et aussi donner un peu de soi, peut-être en aidant dans la garde des enfants ou en s’engageant dans le soin des personnes âgées, pourrait être considéré comme une sorte de volontourisme ?
espri821
Bonjour,
Merci de votre intérêt !
Effectivement, l’accompagnement d’enfants via des écoles ou des orphelinats semble avoir été longtemps une »porte d’entrée » pour vivre une expérience de coopération internationale.
Cependant, depuis plusieurs années, je ressens un bémol important au sujet de l’impact souvent négatif à moyen et long terme auprès des enfants. Non pas que ceux-ci n’aient pas de besoins, au contraire. Mais comme plusieurs pourraient avoir déjà vécues des situations d’abandon, le fait que les bénévoles viennent et repartent, ne fait qu’empirer leur sentiment. Il faut penser d’abord à l’impact sur les gens sur place dans le pays d’acceuil, que son besoin de valorisation personnel.
Plusieurs endroits (comme des orphelinats arrangés) sont non seulement devenus des entreprises lucratives pour attirer les touristes-bénévoles avides de selfie et peu revient aux besoins réels des enfants.
De plus, il faut garder en tête qu’il est demandant de former des bénévoles qui n’ont non seulement pas d’expertise et qui risquent de repartir après seulement quelques jours ou semaines. La plupart des organismes sérieux demandent maintenant de la main-d’oeuvre (même bénévole) formée en agriculture ou en gestion de micro-entreprises par exemple, ainsi qu’exige que les gens restent en poste 6 mois – 2 ans. Ce qui fait du sens!
À moins d’avoir une expertise particulière demandée, je recommande fortement de plutôt se concentrer sur un type d’expérience de coopération internationale en lien avec la conservation de la faune ou la protection de l’environnement. L’impact positif sur les populations environnantes peut être aussi important et surtout non nuisible pour les gens (enfants).
Ariane